Sélection archives de presse
M. Azzola, M. Berthoumieux, L. Suarez, S. Tomassi
En soixante ans sur les podiums, il a joué avec les plus grands, promené autour du monde son sourire et son accent de Ménilmontant, et échappé à la ringardisation et au discrédit de son instrument.
L’accordéon, c’est comme la calligraphie chinoise et le Tour de France : c’est le plus simple des mondes complexes et le plus complexe des mondes simples. Marcel Azzola, soixante ans de podium, un sourire d’accordéoniste, l’accent de Ménilmuche, ne travaille que dans le style et l’ouvrage bien faite. “Chauffe, Marcel !” : l’encouragement sonore que lui lance Brel pendant la chanson Vesoul a fait le tour du monde.
La Maroquinerie, salle généralement dévolue aux musiques actuelles, accueille la saison des “Duophonies”, une approche originale de la musique contemporaine. Imaginée par Olivier Mantéi (administrateur des Bouffes du Nord) et Olivier Poubelle (responsable du Bataclan), la formule donne carte blanche à un compositeur pour concevoir une soirée avec un musicien d’un domaine a priori éloigné du sien.
Le lundi 8 novembre, Franck Krawczyk, compositeur né en 1969, invitait Marcel Azzola, accordéoniste polyvalent, surtout connu comme accompagnateur de vedettes de la chanson.
COMME beaucoup d’accordéonistes français, Marcel Azzola a fait danser les foules des bals populaires. Mais non content d’enfiler à vitesse vertigineuse les cascades de Perles de cristal, il s’est offert d’audacieux chorus avec des jazzmen tels Stéphane Grappelli et Christian Escoudé. S’il a accompagné Jacques Brel (qui, séduit par son improvisation au cours de l’enregistrement de Vesoul, lui a lancé un mémorable « Chauffe Marcel ! »), Yves Montand, Juliette Gréco, Barbara et bien d’autres chanteurs, il a failli aussi constituer pour RTL un duo avec Artur Rubinstein, à la demande du pianiste.
Marcel Azzola : 80 piges et toutes ses lames
Le 23 juin dernier, le festival Jazz Musette des Puces de Saint-Ouen fêtait les 80 ans de Marcel Azzola avec un peu d’avance. Franck Bergerot était chez lui le 10 juillet, le matin même de son anniversaire. Marcel a répondu à ses questions avec la sagesse de l’âge et une vigueur inflexible, un mélange de modestie et de pugnacité qui donne du poids à ce palpitant témoignage sur les relations conflictuelles entre jazz et accordéon.